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"Excowboy" - Le Transbordeur, Villeurbanne, France, 04.04.2001
Et bien quel concert!!!
Une des plus belles expériences musicales qu'il m'ait été donné de vivre à ce jour!!!
Dommage quen fin de compte le concert eut lieu ds la petite salle du Transbordeur, debout donc, mais bon les deux heures ont passé sans peine...
Ambiance indescriptible, de l'encens, des bougies, un groupe qui ne parle pas mais qui ne semble pas du tout distant. Jónsi rit souvent, des erreurs de Kjartan entre autres : ) , ou de la fin de Svefn-g-englar, quand sa voix coincée dans un effet de delay sans fin empêche le public d'applaudir de peur de casser la magie... Un Jónsi en grande forme d'ailleurs, en chaussettes comme d'hab, un quatuor féminin discret mais très efficace (quel final sur Popplagid!!!) Une seule véritable nouvelle chanson (le reste je connaissais) et pour une fois un public sage, attentif, dévoué.
Dire qu'y en a qui vont à Montpellier...: )) veinards!!!!
1.. The Quiet Song
2.. Lagið í gær
3.. Untitled-new *
4.. Instrumental*
5.. Von
6.. Olsen Olsen
7.. Nýja lagið
8.. Dauða lagið (The Death Song)
9.. Hafssól
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10.. Svefn-g-englar
11.. Popplagið (Pop song)
*La chanson Untitled-new est jouée régulièrement depuis Octobre... Toujours pas de titre apparemment... En revanche l'instrumental était nouveau: Orri et Kjartan aux claviers, Georg, le bassiste au xylophone, quelques cordes et Jónsi assis de dos sur sa Les Paul joue avec un Ebow...

JeanGab0 - Le Transbordeur, Villeurbanne, France, 04.04.2001
Qu'on les ait vus en première partie de Radiohead il y a quelques mois, qu'on se contente de passer en boucle Ágætis Byrjun, voire les 2 maxis disponibles dans les bacs français, ou qu'on soit déjà accro, à surveiller les sites de fans (!), c'est peu dire que le concert de Sigur Rós au Transbordeur ce 4 avril était très attendu. Les radios locales et le milieu alternatif nous y avait largement préparés : c'était "à ne rater sous aucun prétexte"...
On aurait eu tort de se méfier : le concert restera inoubliable, surtout pour qui les découvrait sur scène. Et même si Georg ne retient de cette date (sur son journal) que la pluie et un concert mitigé ("the gig was not all that good but it turned ok"), il est difficile de trouver des qualificatifs pour décrire ce qu'on a ressenti dans le public ce soir-là.
A la différence de la tournée de RH ou du Festival d'un célèbre magazine, ce sont eux les têtes d'affiche - au point qu'aucune première partie, islandaise ou autre, ne les précède. La salle est parfaite: c'est la petite salle intimiste du Transbo, bien pleine cependant, qui leur a été réservée. Les Islandais apprécieront-ils le public français, plus large qu'on pouvait l'imaginer au vu des ventes et du style de musique (effet Radiohead ou promo réussie)?
Impossible de détailler la playlist (mais d'autres internautes le feront) puisque la plupart des titres, mis à part leurs "tubes" Staralfur ou Ný Batterí, sont encore inédits, extraits du prochain album (pas avant 2002 paraît-il !) ou d'anciens titres. J'en reconnais certains (The Death song) grâce aux extraits et bootlegs découverts sur la Toile, mais j'ai encore des lacunes, et mon islandais, ou plutôt mon "hopelandic" reste assez limité... Passons sur les détails "techniques", l'essentiel n'est pas dans les paroles ni dans les titres.
Ce qui fait d'un de leurs concerts un moment si intense et unique ne tient pas seulement à la qualité des compositions, ni à l'atmosphère étrange et glacée (voir les critiques et autres revues...) Dès le premier "riff" de guitare avec l'archet du chanteur, durant plusieurs minutes, on est conquis, mais on ne s'attend pas à beaucoup bouger... Le son ne prend son intensité que progressivement, et ce n'est que vers la fin que le groupe et son quatuor à cordes se déchaînent sur les 3 derniers morceaux, rappelant Godspeed You Black Emperor! et autres My Bloody Valentine (on sait ce que le groupe pense de ces comparaisons...) Mais l'essentiel du concert est effectivement d'une beauté "glacée" et d'un calme quasi religieux. Sous le rouge angoissant des projecteurs, c'est la voix céleste et véritablement unique du chanteur (on comprend l'admiration de Thom Yorke), son jeu de guitare constamment avec archet, qui nous sidère, on se croit presque à un concert classique. La communion entre les 8 sur scène et le public médusé est impressionnante (on n'est pas venu pour discuter autour d'un verre au bar...). Chaque chanson progresse, du calme presque inaudible au déferlement des guitares et "batteri" en fin de concert, et on découvre l'autre visage du groupe. L'envoûtement est total, même pour les rares sceptiques du début qui craignaient un concert un peu trop statique.
Mais les meilleures choses ont une fin. Le chanteur laisse tomber l'archet - certains s'attendent à le voir jouer avec les dents à la Hendrix - mais il se met simplement à chanter dans le micro de sa guitare. Quel farceur! Un seul vrai rappel - il est vrai qu'on a perdu la notion du temps, les titres étant plus longs les uns que les autres - et malgré la demande la salle se rallume.
Ce qu'on retiendra donc, c'est, plutôt qu'un long discours : s'ils repassent en France, ne les manquez pas! Et j'envie ceux qui pourront les voir au Printemps de Bourges le 19 avril. Même si ça fait un peu prétentieux, je citerai le groupe sur son site : "Let us add one more thing about Sigur Rós. We are not a band, we are music. We do not intend to become superstars or millionaires, we are simply gonna change music forever, and the way people think about music. And don't think we can't do it, we will."

Sébastien - Esplanade François Mitterrand, Saint-Denis, France, 20.09.2000
Obsession et Perfection. C'est les 2 mots qui me venaient à l'esprit le 20 Septembre, alors que je venais d'atteindre les barrières du 1er rang. Beaucoup de chance et un joli sprint... Obsession parce que les 2 derniers groupes que j'avais vu live étaient Sigur Rós un mois auparavant à Dublin, et Radiohead 2 jours plus tôt à NPA. Et perfection parce que ce soir ils allaient jouer l'un après l'autre sur cette scène, et moi j'étais là tout devant.
Je dois avouer qu'avant de venir j'avais une petite appréhension, tout au moins vis-à-vis du show des islandais. Arriveraient-ils à donner autant d'émotion dans une salle aussi grande, et surtout devant un public qui n'est pas le leur ?
Effectivement, la salle était trop grande. Y'a pas à dire, on n'aura jamais sous un chapiteau de 10000 places l'intimité d'une salle de 300 personnes. Et puis il faisait encore jour (joli coucher de soleil d'ailleurs après la pluie battante). Y'avait pas de bougies, y'avait pas d'encens, et je me serais bien fait une p'tite Guinness d'ailleurs mais y'en avait pas non plus. Par contre y'avait des gens qui parlaient dans le public, et ça on s'en serait bien passé. Et, finalement, j'ai vu personne pleurer. Imaginez leur déception devant un public qui ne verse même pas un petite larme ! Reste que c'était quand même Sigur Rós...
L'album (j'ai pas encore commandé les 2 premiers) est déjà très beau, mais en live ça dépasse tout, ça éclipse tout le reste. Je peux pas vous donner de setlist, ils ont pris la bonne habitude pendant leur dernière tournée de ne jouer quasiment que des chansons nouvelles, et je ne connais pas les titres. Je crois me rappeler qu'ils n'ont fait encore que 5 ou 6 chansons, ce qui est pas mal étant donné leur longueur, et ils n'étaient après tout que la première partie. Légère différence par rapport à Dublin, en plus de Svefn-g-Englar, on a eu droit à Ný Batterí. Ouah. On se rend compte que le batteur est vraiment bien aussi, même si d'habitude il est plutôt discret, il faut le voir se déchaîner sur sa cymbale déglinguée. Il y avait déjà une des nouvelles chansons à Dublin (sûrement la meilleure de la soirée) où il montrait qu'il pouvait taper, mais là sur Ný Batterí c'était vraiment le pied. Ce que j'aime particulièrement dans leur musique c'est leur manière de jouer avec la tension, et c'est jamais meilleur que quand ça pète un bon coup (sauf peut-être les 2 secondes avant que ça pète justement).
Ce qu'on retiendra de St-Denis c'est surtout que c'étaient leurs 2 premiers concerts en France, et qu'ils coïncidaient à peu près avec la sortie française d'Ágætis Byrjun. C'est le début de l'histoire (en tous cas vu d'ici).
Mais croyez-moi, s'ils viennent au printemps faire une petite tournée en France pour leur nouvel album, foncez-y, et ce coup-ci vous verserez une larme comme tout le monde.


BBC - Empire Music Hall, Belfast, Irlande du Nord, 16.08.2000
6 mois après leur passage en première partie de "Godspeed You Black Emperor!", les islandais de Sigur Rós étaient de retour à Belfast pour promouvoir un nouvel album extraordinaire, et une foule étonnamment prête à les écouter les attendait.
En récompense de leur attention, jamais prise en défaut, les quelque 200 privilégiés purent assister à l'un des meilleurs concerts de l'année. Le quartette, chaudement recommandé par le bouche à oreille, crée des sons qui ressemblent aux paysages de leur pays.
Les énormes roulements qu'un archet de violon peut créer au contact d'une guitare électrique se mêlent parfaitement aux textes du chanteur Jónsi - un mélange d'islandais et d'hopelandish, langue qu'il a lui même inventée.
Le moment fort du spectacle fut indéniablement "Starálfur", tiré de l'album "Ágætis Byrjun", à moins que ce ne soit le fait que le pape de la "dance" locale, Phil Kieran, se soit levé en admettant que ce qu'il venait d'entendre était de la véritable musique. Magique.

NME - Laugardalshö:llin, Reykjavík, Islande, 03.09.1999
C'est un long vol vers le Nord et à notre arrivée, nous entendons le chant des elfes.
C'est le magnétisme polaire de Sigur Rós qui nous a amenés là ce soir, dans cette salle de sport. Le chanteur et guitariste Jón þór Birgisson est ce rare specimen de chauve-souris de l'espace, à la fois ange et dragon, avec un thermomètre à émotions fiché dans le larynx. Il lui suffit de tourner le bouton, et il passe de l'indifférence d'un ciel glacé à l'intensité d'un laser brûlant.
Celà fait plusieurs mois que le troisième album de Sigur Rós est numéro un ici, et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi. Birgisson est si mince qu'il disparaît presque de scène quand il se présente de profil, ce qui ajoute au mystêre et à l'envoûtement que provoque ce groupe dont les textes sont écrits en hopelandish, une langue qui leur est propre, comme le "baby talk" des "Cocteau Twins", mais électrifié par le lent passage d'un archet de violon sur une stratocaster. Sur "Svefn-g-englar", qui doit sortir en single au Royaume-Uni sous peu, Birgisson chante dans les micros de sa guitare et nous nous surprenons à attendre qu'elle prenne feu spontanément.
Sigur Rós, c'est un peu "Spiritualized" et un peu "Enya", avec les visions sonores grandioses de "Godspeed You Black Emperor!" Les lumières boréales brillent à nouveau.